Nos langues

13 juilllet 2022 - sur le chemin entre Blain et l’écluse de Barel, Guenrouët

Volver a encontrar una melodía. Una melodía compuesta y descompuesta. Las palabras que cambian de significado. Las palabras que van y vienen.

Cuando escucho mi lengua me doy cuenta que algo esencial se ha transformado, que quizá soy más vieja.

Retrouver une mélodie, une mélodie composée et décomposée. Les mots qui changent de sens, les mots qui vont et qui viennent. Quand j'entends ma longue, je comprends que quelque chose d'essentiel s'est transformé, j'ai peut-être vielle, tant simplement.

Elvi

La bande passante est cosmopolite.
Italie, Espagne, Pays Bas, Chili, ielles apportent leur culture, perceptible par petites touches visibles ou invisibles, dans les sonorités parlées, dans les chants ou la manière de se mouvoir. Cette inter culturalité vient s’infiltrer dans les pratiques, les échanges, les temps collectifs.

A l’invitation de nommer dans sa langue maternelle ses propres besoins, les émotions remontent et témoignent de l’authenticité que l’on peut perdre en étant sans cesse dans une langue apprise. Les repères se modifient, ils retrouvent leur émotivité naturelle et quelque chose se passe. 

Quand je dis : " il me manque" "j'ai besoin" "je sens"... C'est pas la même chose que de dire "mi manca" "ho bisogno" "sento"... Nommé mes affections dans ma langue maternelle ou pas, change mon ressenti, mes pensées, mes mémoires, mon imaginaire...

C'est comme si la rencontre avec une langue est aussi, toujours, la rencontre avec une culture spécifique, des personnes spécifiques, des endroits internes et externes de nous même.

De quoi sont remplis les mots "besoin", "désire", "manque" et "ressenti" pour moi, aujourd'hui ?

Si je te dis "j'ai besoin de voir la mer" je sens qu'il n'y a pas encore de mer spécifique qui me vient à l'esprit. Mais si je te dis "ho bisogno di vedere il mare", alors je vois une plage au nord d'Italie, ma grand mère qui m'attend au bord de l'eau en me disant qu'il faut que je sorte, que c'est l'heure...

C'est beau de voir les nouveaux mots se remplir de sens !

Cependant il n'existe pas de véritable traduction possible, pour moi, de nous même... Mais que des déclinaisons possibles d'une spécificité territoriale de notre monde intérieur.

Ari

Ik wil vastgehouden worden, echte verbinding maken met de mensen om mij heen, terwijl wij voor elkaar zorgen: van twee kanten, samen.

Je veux qu'on me tienne, qu'on me connecte vraiment aux gens qui m'entourent en même temps qu'on prend soin les uns des autres : des deux côtés, ensemble.

Iris

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